Effet bilame

Exposées à des variations d’humidité ou au contact direct de l’eau liquide, les fibres végétales absorbent peu à peu des molécules d’eau, entrainant rapidement le gonflement des parties les plus exposées. La dilatation d’une partie des fibres contraint la matière à se déformer pour compenser ces différences de longueur. Ainsi, une bande de bois ou une écaille de pomme de pin s’enroulent et de déroulent au grès des variations d’humidité : c’est l’effet bilame.

 

 

Regarder une pomme de pin et savoir s’il pleuvra ou fera beau. Est-ce vraiment possible ? Oui, en quelques sortes ! La pomme de pin s’ouvre et se ferme en fonction des variations d’humidité. Une pomme de pin fermée, chargée d’humidité matinale, s’ouvre doucement lorsqu’elle est exposée aux rayons du soleil. Au cours de son séchage, à mesure que l’eau s’évapore, la matière se rétracte conduisant à l’ouverture des écailles. Par temps sec, les pommes de pin qui jonchent le sol des sous-bois sont ouvertes. Elles se referment lentement lorsque l’air devient plus humide.

 

 

Chaque écaille est un bilame

Le mouvement d’ouverture et de fermeture d’une écaille de pomme de pin est dû à sa structure particulière. Chaque écaille est composée de deux parties : la face interne et la face externe sont faites de la même matière mais organisée différemment. Leur microstructure n’est pas identique. Cela rend la face externe plus sensible aux variations de teneur en eau. En effet, au cours du séchage, elle se rétracte davantage que la face interne : elle devient donc plus courte. Pour compenser cette différence de longueur entre les deux faces, l’écaille se déforme en se courbant vers l’extérieur : la pomme de pin s’ouvre. Cette action est totalement réversible. Une pomme de pin sèche, ouverte, se referme complètement lorsque l’humidité augmente ou lorsqu’elle est plongée dans l’eau. Cette matière qui s’anime avec une simple variation d’humidité intéresse beaucoup les chercheurs : nul besoin d’électricité pour actionner un mouvement !