La paille isolante en remplissage de mur

La paille de blé est la ressource végétale pour construire la plus disponible en France. Les courtes distances d’approvisionnement en font une matière isolante de premier choix combinant impact environnemental minimum et excellentes performances hygrothermiques.

 

La construction en bottes de paille de blé, utilisées comme isolant en remplissage de mur ou d’ossature, fait l’objet de règles professionnelles. Éditées en 2012 et révisées en 2018 enrichies de six années de retours d’expérience, ce texte de référence décrit en détails la botte de paille comme matériau de construction et ses tests de contrôle qualité ainsi que sa mise en œuvre selon deux grands principes constructifs : en remplissage d’ossature ou de caisson.

 

Une ossature ou des caissons calepinés sur la dimension d’une botte

Dans la technique utilisant une ossature, celle-ci est remplie de bottes de paille directement sur le chantier, tandis que les caissons relèvent de la préfabrication. Ils sont assemblés, remplis de paille et fermés en ateliers avant d’être acheminés sur le chantier où un engin de levage est indispensable. La taille et la forme de ces caissons sont très variables.

 

Chacun des six compartiments d’un caisson est rempli par deux bottes de paille. Rentrée en force, la paille ne laisse aucun espace vide © Hervé Abbadie – via FIBRA Award

 

Leur largeur correspond la plupart du temps à la longueur d’une botte ou plus exactement, juste un peu moins de façon à ce qu’elle soit rentrée en force, ne laissant aucun espace vide à l’intérieur du caisson. L’ossature est de même calepinée sur les dimensions des bottes, limitant ainsi au maximum le recours au redimensionnement des bottes sur chantier.

 

© Apache via FIBRA Award

 

Bien souvent, leur hauteur correspond à celle d’un étage, mais elle s’adapte à tout type de projet. Les murs de la cave de l’œuf, fait de caissons en forme d’une demi-voûte, sont un exemple très parlant des potentiels d’adaptation de cette technique.

 

© Christophe Goussard via FIBRA Award

 

 

Une paroi intérieure différente de la paroi extérieure

Un des secrets d’une parfaite mise en œuvre de la construction en bottes de paille garantissant sa durabilité est la bonne gestion de l’humidité à toutes les étapes du projet. Cette humidité ne doit pas dépasser les 20% au cœur de la botte lorsqu’elle est enfermée dans le caisson. Pour éviter toute accumulation d’humidité dans la paille pendant la durée de vie du bâtiment, les côtés du caisson sont différents : la paroi donnant sur l’extérieur du bâtiment est bien plus perméable à la vapeur d’eau que celle de l’intérieur.