Stabilisation de la terre avec des molécules naturelles
Actes du 12ème congrès mondial sur les architectures de terre – TERRA 2016
Afin de mieux appréhender les interactions physico-chimiques entre la fraction argileuse de la terre et les molécules naturelles d’origine animale ou végétale utilisées pour stabiliser le matériau terre, une revue de la littérature s’attache dans un premier temps à décrire les colloïdes minéraux présents dans les terres à bâtir et à résumer leurs propriétés de surface. Les propriétés colloïdales de ces particules minérales sont gouvernées par les charges négatives permanentes des argiles et les charges variables des oxydes, changeant avec le pH, charges variables qui sont également présentes sur les bords des plaquettes d’argile. La manière dont ces propriétés de surfaces influencent leur interaction avec des molécules organiques électriquement chargées est illustrée avec le cas du système triple kaolinite (argile)/hématite (oxyde de fer)/amidon anionique (biopolymère). Le pH, la force ionique et la présence de cations multivalents modifient profondément ces interactions. L’importance de la composition chimique de la solution est également illustrée avec une recette traditionnelle de stabilisation de la terre avec des tanins, pour laquelle la présence de fer en solution semble jouer un rôle prépondérant. Dans un deuxième temps, des protocoles d’essais pour vérifier les performances d’enduits en terre stabilisés et leur compatibilité avec les supports sont proposés.
Auteur(s) : Aurélie Vissac, Laetitia Fontaine, Romain Anger, Ann Bourgès, David Gandreau
Année de publication : 2016