Utiliser la science, les sens et l’expérimentation pour enseigner l’importance du cycle de construction dans les universités

Article sur l’utilisation de la science, les sens et l'expérimentation pour enseigner l'importance du cycle de construction dans les universités

Actes du colloque PLEA Bologne

Article en anglais

Le cycle de la construction implique l’utilisation, le recyclage ou l’élimination des ressources locales et donc les habitudes socio-économiques et techniques d’un territoire en termes de cultures de construction. Par conséquent, ce cycle peut être pris comme base à partir de laquelle d’autres concepts de durabilité dans le domaine de la construction peuvent prendre naissance. Cependant, le cycle de la construction, qui comprend toutes les étapes du processus de construction, de l’extraction des matériaux à la démolition et au traitement des déchets, en passant par la mise en œuvre du bâtiment sur un territoire donné, est rarement considéré dans sa totalité. Depuis 2012, le projet amàco (atelier matières à construire), conçoit des méthodes et des contenus pédagogiques basés sur l’utilisation de cette notion de cycle de la construction pour les enseignements des écoles d’architecture et d’ingénieurs. Pour ce faire, l’amàco utilise la science de la matière pour aider les étudiants à comprendre le comportement de toute matière première qu’ils peuvent trouver à proximité ou sur le chantier de construction. La méthode d’enseignement est basée sur des expériences scientifiques simples sur cinq catégories de science de la matière : la matière granuleuse, la matière fibreuse, la matière liante, la matière molle et la matière liquide. Ces cinq catégories permettent d’expliquer les propriétés physiques et chimiques de tous les matériaux de construction tels que le bois, le béton, la terre ou la paille. D’autre part, le projet tente de mettre en valeur au maximum les liens entre les propriétés physico-chimiques de la matière brute et ses aspects esthétiques et sensoriels. Sur cette base scientifique et sensorielle, les élèves sont invités à participer à des ateliers expérimentaux et créatifs et à des exercices de construction à l’échelle réelle. Ces exercices visent à recréer un lien entre les étudiants et la matière première et le contexte émotionnel qui peut être associé aux habitudes sociales des cultures locales de construction. Enfin, il vise à faciliter le transfert de connaissances et de techniques innovantes entre les techniques de construction nouvelles et vernaculaires, dans les deux sens, des universités vers les professionnels.

Auteur(s) : Marion M. Bisiaux, Laetitia Fontaine, Romain Anger, Hugo Houben

Année de publication : 2015